- irrévérencieux
-
• 1791; de irrévérence♦ Vieilli ou littér. Qui fait preuve d'irrévérence, qui montre de l'irrévérence. ⇒ impertinent, impoli, insolent, irrespectueux. Enfant irrévérencieux à l'égard de, envers ses professeurs. « un camarade aussi irrévérencieux [...] pour toute règle établie » (R. Rolland). Propos irrévérencieux. — Adv. Littér. IRRÉVÉRENCIEUSEMENT . ⊗ CONTR. Révérencieux; respectueux.Synonymes :- choquant- insolent- irrévérent- lesteContraires :- déférent- révérencieuxirrévérencieux, euseadj. Qui témoigne de l'irrévérence.⇒IRRÉVÉRENCIEUX, -IEUSE, adj.Qui manque de respect. Je m'amusais beaucoup à l'écouter; souvent j'en riais, — bien que sans moquerie irrévérencieuse (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 38). Ma mère rit de son rire irrévérencieux, regarda ma gerbe qui attirait les hannetons au salon jusque sous la lampe (COLETTE, Sido, 1929, p. 47). L'irrévérencieux courtisan et photographe zélé, soudain impatient et affairé plus que la mouche du coche, nous poussant, se répandant, saluant à la ronde avec importance, faisant mille et mille courbettes pour ne pas passer inaperçu (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 119) :• J'ai longtemps réussi à penser et à écrire comme s'il n'y avait pas au monde de religions, ainsi que font tant de philosophes rationalistes, qui ont écrit des volumes sans dire un mot du christianisme. Mais cette abstraction m'est ensuite apparue comme si irrévérencieuse envers l'histoire, (...) que (...) j'ai résolu de prendre l'esprit humain pour ce qu'il est, et de ne pas me priver de l'étude de sa plus belle moitié.RENAN, Avenir sc., 1890, p. 44.Prononc. et Orth. : [
(
)
], fém. [-jø:z]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1776 (VOLTAIRE, La Bible enfin expliquée, p. 339 : paroles... irrévérentieuses). Dér. de irrévérence, d'apr. le lat. irreverentia; suff. -eux. Fréq. abs. littér. : 42.
DÉR. Irrévérencieusement, adv. D'une manière irrespectueuse. Christophe, qui détestait la sentimentalité majestueuse de cette œuvre, se dit que c'était peut-être de la part des « brahmines », une façon courtoise de se venger, en le forçant à entendre une composition qu'il avait critiquée irrévérencieusement (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 503). Dans ce que j'écris aujourd'hui, il m'arrive souvent de me redire. C'est ce que l'on appelle irrévérencieusement : radoter (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1213). — [(
)
]. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1839 (Th. GAUTIER, Omphale ds Nouvelles, Paris, éd. Fasquelle, 1917, p. 214); de irrévérencieux, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 13.
BBG. — DARM. 1877, p. 226.irrévérencieux, euse [i(ʀ)ʀeveʀɑ̃sjø, øz] adj.❖♦ Littér. ou style soutenu. (Personnes, comportements). Qui fait preuve d'irrévérence, qui montre de l'irrévérence. ⇒ Impertinent, impoli, irrespectueux, irrévérent; insolent. || Femme frondeuse (cit. 10), irrévérencieuse envers les vieillards. || Être irrévérencieux pour (qqn, qqch.), à l'égard de… ⇒ Respect (manquer de). — Propos irrévérencieux. ⇒ Irrévérent.1 Il y a, je le sais, dans cet acte hardi par lequel l'homme soulève le mystère des choses, quelque chose d'irrévérencieux et d'attentatoire, une sorte de lèse-majesté divine.Renan, l'Avenir de la science, Œuvres, t. III, p. 742.2 Habitué par une hérédité séculaire au respect religieux de toute autorité, il éprouvait une jouissance mêlée de peur à s'associer à un camarade aussi irrévérencieux de nature pour toute règle établie.R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, p. 160.❖CONTR. Respectueux, révérencieux.DÉR. Irrévérencieusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.